Texte paru en tant que carte blanche sur le site du journal Le Soir (en accès libre), 30/10/2020.
Aujourd’hui, nous vivons une deuxième vague de contamination qui a poussé le gouvernement bruxellois à annoncer de nouvelles mesures, notamment un couvre-feu très strict. Les hôpitaux sont à nouveau débordés, il n’y a pas eu de refinancement suffisant entre mars et octobre, et ne semble plus à l’ordre du jour. Absent également du discours politique : le droit au logement, qui est totalement négligé. Pourtant, la nécessité de se loger dignement apparaît plus que jamais indispensable… sauf que la mise en œuvre de ce droit se heurte aux intérêts des bailleurs, ainsi que des banques (qui bénéficient d’un soutien étatique indéfectible).
Comment demander aux Bruxellois et Bruxelloises de respecter les décisions du gouvernement, dans un contexte où ce dernier continue d’ignorer l’urgence de s’assurer d’un toit pour toutes et tous? Comment légitimer cette injonction à rester chez soi – tout en continuant à payer son loyer ou à rembourser son emprunt hypothécaire –, alors même que bon nombre de travailleurs et travailleuses voient à nouveau leurs revenus diminuer ou disparaître ? Comment s’attendre au respect d’un couvre-feu, lorsque bon nombre de personnes vivent à la rue et que des centaines de ménages sont sous la menace d’une expulsion domiciliaire pour loyers impayés ?