Le gouvernement espagnol a décidé ce 31 mars un ensemble de mesures d’aide et de protection, parmi lesquelles l’interdiction de toute expulsion pour loyer impayé durant 6 mois.
Le gouvernement espagnol oblige également les bailleurs publics et les grands propriétaires (plus de 10 logements) soit à offrir une réduction de 50 % sur les loyers des 4 prochains mois, soit à procéder à un moratoire de 4 mois sur les loyers avec un remboursement complet étalé sur trois ans. Ce sont les propriétaires qui peuvent décider de l’une ou l’autre option (réduction ou moratoire).
Des crédits à 0% seront mis à disposition par le gouvernement aux locataires en situation de vulnérabilité afin qu’ils puissent continuer à payer leur loyer. Nadia Calviño, ministre de l’Économie, a ainsi obtenu ce qu’elle voulait : que les locataires continuent à payer leur loyer soit en s’endettant auprès de l’État, soit auprès de leurs propriétaires.
Les « petits » propriétaires (moins de 10 propriétés) ne sont pas obligés de faire de concession et peuvent ainsi continuer à exiger la totalité du loyer.
Une grève des loyers a été initiée dans tout le pays début avril par des associations de défense des locataires. Les associations jugent les mesures insuffisantes et demandent une véritable annulation des loyers plutôt que des mesures qui endetteront encore ceux qui possèdent déjà le moins.
Lire: https://www.publico.es/sociedad/huelga-alquileres-coronavirus-huelga-alquileres-mantiene-supone-implicaciones.html; https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/ES/covid-19-en-espagne-informations;
https://www.cadtm.org/Fausses-solutions-face-a-la-bulle-des-loyers-le-grand-tabou-en-Europe